Mon avis
Pourquoi j'ai attendu aussi longtemps pour lire ce roman ?! Idiote ! Alors que c'est un coup de cœur et que je l'ai totalement dévoré sans le lâcher, j'ai même fait patienter mon homme qui voulait aller faire les cours pour finir mon chapitre... (et en commencer un autre mais chuuuut ça il ne le sait pas).
Syrine est une jeune fille de seize ans, Arabe, qui vit à Marseille dans un petit appartement avec ses parents, ses deux grands frères et ses deux petites sœurs. Elle a de nombreux amis, c'est une jeune fille tout à fait banale. Mais sa vie change du jour au lendemain lorsque que des malformations physiques apparaissent au niveau de ses omoplates. Celles-ci lui donnent des cauchemars, des hallucinations, des envies de sang et de chair humaine, des douleurs qui lui imposent de rester courbée. Elle s'habille alors différemment pour cacher ses bosses, elle ne veut pas qu'on la touche sinon elle a une crise de douleur, elle est alors rejetée par ses amis et sa famille...
Après une fugue, la société où travaille son père, la Concepticare, offre une opportunité à celui-ci et sa famille à Rennes, en Bretagne. Dans son nouvel établissement, elle est la seule Arabe, elle est le souffre douleur de sa classe et tous la prennent pour un « monstre ». Sauf Gauthier qui est attiré par elle et veut la protéger. Il devient son ami, ainsi que sa petite sœur Morgane.
Malheureusement pour la jeune fille, sa nouvelle vie n'est pas de tout repos avec des crises de plus en plus fortes comme ses envies de sang, Agnès l'handicapée qui la rejette totalement et les « Men in Black » qui sont très bizarres avec elle.
Les personnages sont attachants.
Syrine ne veut pas montrer sa douleur, qu'on la prenne pour une folle, elle préfère tout encaisser toute seule, quitte à être rejetée par tout le monde.
Gauthier est attiré par cette jeune fille perdue, solitaire, habillée et coiffée comme une clocharde. Il la comprend un peu grâce à sa petite sœur Morgane, qui est aveugle.
Agnès est handicapée suite à un accident de voiture qui a tué sa famille sauf elle. Elle est aigrie, s'isole et ne veut des contacts avec personne mais on sent quand même que derrière sa carapace se cache un petit coeur.
La famille de Syrine la délaisse, ils ne veulent pas voir qu'elle souffre, qu'elle est malade, ils préfèrent faire comme si c'était une crise d'adolescence, qu'elle est en train de grandir... Ils se voilent la face.
L'auteur joue avec nous et Syrine, est-ce que celle-ci est folle ou non ? Que lui arrive-t-il ? Je n'ai même pas remarqué les indices qui étaient disséminés dans le roman. On se doute quand même que des ailes vont lui sortir des omoplates, il n'y a qu'à voir la couverture pour s'en rendre compte mais c'est tellement bien raconter, ça vient au fur et à mesure, et quand elles sont là, c'est dégueulasse... C'est vrai que je ne voyais pas une sortie d'ailes aussi glauques mais justement c'est super, c'est plus réalise car c'est une femme-démon.
Ce que j'aime aussi c'est que l'héroïne est Arabe, pour une fois dans le bit-lit, nous avons autre chose que des blanches et nous avons alors de la mythologie marocaine. Cela nous change des loups-garous, vampires, anges... nous sommes parmi les djinns.
Un point négatif car il en faut bien un. Syrine écrit dans son blog en sms et comme son « amie » Myriam le dit c'est illisible mais n'oublions pas que c'est une adolescente alors c'est normal aussi qu'elle écrive comme ça même si je n'aime pas ça.
Dans les dialogues entre les jeunes, le manque de négation me gène : « Je veux pas, je peux pas... ». (Même mon correcteur orthographique n'aime pas ce que j'écris et veut faire la correction...)
Bref, c'est un roman qui démarre sur les chapeaux de roue et le suspense ne redescend jamais du début à la fin.
L'ambiance est sombre, glauque mais il y a également de l'humour grâce à Gauthier, comme avec ses références à X-Men.
Vous ne pourrez que l'adorer (le personnage mais aussi le livre).