Mon avis
Marilyne écrit des contes pour enfants mais cela ne l’aide pas à vivre alors la nuit, elle est Iémanja une prostituée. Cela lui permet de payer son loyer et de se nourrir. Mais pendant que les hommes s’excitent sur son corps, son esprit est ailleurs. Elle devient La Fée Chabada dans un monde de poupées géantes où elle doit récupérer la Poussière de Joie. Sauf qu’un jour, elle se fait arrêter, accusée de meurtre. Et bien qu’elle clame son innocence, elle est incarcérée ; mais heureusement qu’elle a l’écriture pour supporter le monde pénitencier.
Marilyne ne vit pas dans la réalité, elle est un électron libre comme on dit. Elle crée Iémanja pour protéger son coeur et ses rêves. J’ai aimé cette différence entre la jeune femme qui écrit des contes pour enfants, un auteur parmi les autres mais qui doit se prostituer pour gagner sa vie et continuer à vivre son rêve. C’est totalement ambigu et peu de gens connaissent les deux facettes de Marilyne, un nom assez évocateur quand on pense à l’actrice et chanteuse aux deux visages.
Dans ce roman, nous sommes en quelque sorte dans plusieurs contes différents avec des histoires qui avancent en parallèle. J’ai aimé me retrouver en prison auprès de Marilyne/Iémanja, à rencontrer son avocat au parloir, à écrire des lettres pour les autres détenues qui n’ont pas une plume aussi belle, à côtoyer sa voisine de lit et sa fille... Mais j’étais bien aussi en tant que Fée Chabada dans une chasse aux trésors, chevauchant une oie magique, au cœur d’un jeu de l’oie géant pour tenter de récupérer la Poussière de Joie.
Nous sommes également dans un polar. Il faut retrouver plusieurs personnes : le coupable qui a tout fait pour que Marilyne soit accusée, celui qui se fait passer pour elle et lui renvoie ses textes, celui qui prend des photos dans un photomaton pour illustrer ses chapitres...
Entre fiction et réalité, rêve et fantastique, songe et vérité... ce livre a été dévoré et m’a complétement retourné.