Mon avis
Obéron III retape Sequana (en gros, Paris au XIXème), la ville où vit la Féérie, les êtres doués de pouvoirs. En faisant cela, moderniser la ville, c'est un peu la tuer, ce qui revient à condamner la Féérie. De plus, maintenant un parasite, qui prend vie sur les visages des gens, sème le trouble et la terreur dans la ville.
Beauregard, l'ingénieur-mage de Sequana qui appartient au ministère de l'étrange et qui est chargé de résoudre les problèmes entre les créatures féériques et les humains, est appelé pour ce nouveau mystère.
Entre temps le neveu d'Obéron III, Udolphe, est enlevé, Beauregard est nommé par le kidnappeur pour partir à sa recherche. Il a quatre jours et tous les soirs, à minuit, seront envoyés au château, un pied puis l'autre, un bras puis le deuxième et enfin la tête. Il faut le retrouver coute que coute...
Je n'ai pas trouvé les personnages très attachants...
Georges n'a que vingt ans alors qu'il en parait trente avec son sérieux et son passé. Il est froid, parfois misogyne et il a une mission mais il n'est pas si pressé que ça. Il vit sa vie, voit ses amis, fait la fête...
Jeanne est trouvée dans le Grand Puits (je n'ai pas trop compris le rôle de ce puit...) par Georges, elle a un style d'adolescente, belle et rebelle à la fois et qui attire les « emmerdes ». Apparemment elle a oublié son passé mais je n'ai pas l'impression que ça l'inquiète plus que ça. Elle devient l'apprentie de Beauregard car elle a un don, elle est télépathe.
J'ai été perdue au départ car je ne m'attendais pas à autant de descriptions des lieux, à faire travailler intensément mon imagination. Il y a un nombre de mots que je n'ai pas compris lors des descriptions mais en relisant la phrase voir le paragraphe, on remet peu à peu le contexte, on interprète et plus on avance dans la lecture moins on repart en arrière, on se laisse porter. J'avais l'impression aussi que parfois, l'auteur mettait en pause son récit pour nous décrire l'architecture d'un bâtiment... Finalement on s'habitue à ce rythme, on s'aventure dans l'histoire, on savoure les détails et on apprécie ce roman.
Pour ce qui est de l'enquête, même si on a l'impression que Beauregard s'en fiche royalement, l'intrigue s'améliore au fil des pages. Elle s'emboite bien, au milieu des descriptions, des visites...
On navigue entre l'enlèvement d'Udolphe, le parasite, un tableau de demoiselles figées à cause d'ambroisie frelatée qui circule et son apprenti Jeanne qu'il faut éduquée. Ca fait pas mal de travail pour un seul homme.
Les annotations, explications en bas de page rendent le texte plus « vrai ». Tu sais pertinemment que c'est de la fiction mais tu as l'impression qu'avec une telle mise en page, tu tiens dans tes mains un livre rempli d'histoire. J'ai beaucoup apprécié cette idée, même si je ne les ai pas toutes lues car il y en avait beaucoup trop.
J'ai bien aimé aussi les références à d'autres héros fictifs ou non avec chacun leur propre histoire à Sequana, comme John Dee (James Bond), Champollion...
Comment résumer ce roman... alors je dirais qu'il faut beaucoup d'imagination pour le lire car il est riche et complexe à la fois. On a vraiment l'impression que l'intrigue policière est secondaire mais vers la fin, cela s'inverse et nous découvrons le kidnappeur. C'est tout simplement une immersion originale et inattendue, dans Sequana et son histoire.
Au final, c'est un livre qui est à double tranchant, soit il plait, soit il rebute, à vous de voir de quel côté vous vous trouvez.