Mon avis
Lors de la présentation du manuscrit de son livre, dans les années 50, Violette Leduc choque et celui-ci est jugé comme scandaleux... Mais lors de la génération 68 où la révolution sexuelle est à son comble, la censure recule et elle peut être publiée mais partiellement. La version intégrale ne sortira qu'en 2000 et c'est celle-ci que j'ai pu lire.
Thérèse et Isabelle, deux jeunes filles adolescentes (17 et 18 ans) et pensionnaires découvrent chaque nuit leur corps, ainsi que le plaisir de l'amour charnel. L'interdit les pousse à s'aimer en cachette. La peur d'être séparées, surprises, dénoncées... rend leur sentiment puissant. Dès qu'elles ont un moment, elles assouvissent leur passion lors de la pause déjeuner, de la simulation d'un malaise... tout est prétexte à se retrouver, à s'embrasser, à se caresser...
Un amour éphémère, un amour intense, un amour incandescent...
C'est la découverte de l'homosexualité entre les deux femmes. Les passages sexuels sont décrits précisément, simplement et avec poésie, même si parfois, c'était assez compliqué d'imaginer la scène...
C'est vrai que je ne suis pas habituée à lire de l'érotisme, et j'ai trouvé que c'est un livre qui charme et choque à la fois par son écriture crue et poétique.
Mais c'est peut-être trop poétique car j'ai eu beaucoup de mal avec ça, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages qui, pour moi, n'étaient pas naturels, réels. J'aurais aimé que ce soit plus osé, qu'il n'y ait pas autant de retenus entre les deux jeunes femmes, ce qui donne, au final, beaucoup de longueurs dans l'histoire. Mais c'est aussi le style de l'auteure.
Tout est sur leur découverte du sexe, de leurs ébats, il me manque des détails sur leur amour, leur vie quotidienne, leur passé... Le roman est trop court à mon gout et ses détails-là sont passés à la trappe.